Lâcher-prise et intuition : un duo puissant

"Lâcher-prise" ne veut pas dire renoncer, mais plutôt gagner en sagesse et en force face à l'adversité. Découvrez comment le lâcher-prise favorise l’intuition et aide les dirigeants à décider dans l’incertitude.

Pauline Noack Fraissignes

10/3/20253 min read

Image de lâcher-prise par pasja1000 (Pixabay)
Image de lâcher-prise par pasja1000 (Pixabay)

“Un bon dirigeant garde toujours le contrôle !”

Voilà une idée reçue qui a la vie dure. Pourtant, l’expérience montre l’inverse : plus on cherche à tout maîtriser, plus on risque de passer à côté des signaux faibles et des opportunités.

Et si la vraie force n’était pas dans le contrôle, mais dans le lâcher-prise ?

Lâcher-prise : faiblesse ou compétence ?

Dans l’imaginaire collectif, lâcher-prise rime avec abandon, voire résignation. Je pense au contraire qu'il s’agit d’un ajustement, une prise de conscience : accepter que l’on ne peut pas tout prévoir, ni tout piloter, ni tout changer. Et cette prise de conscience fait tellement de bien ! C'est non seulement la tête, mais tout le corps qui peut se relâcher, et se connecter à une intelligence différente, plus spontanée, plus intuitive...

N'ayez pas peur de lâcher-prise ! Cela ne veut pas dire se désintéresser ou fuir ses responsabilités, mais au contraire faire confiance : à son entourage, à ses choix passés, et surtout à ses ressources intérieures, tournées vers l'avenir.

Le lien entre lâcher-prise et intuition

Lorsque nous sommes crispés, stressés, dans le contrôle, notre mental tourne vite, s'échauffe, parfois jusqu'à la panique. Impossible d’entendre la petite voix intérieure qui chuchote. Vous la connaissez tous cette petite voix ! Elle vous a probablement déjà soufflé la bonne parole ou le bon geste face à la détresse d'un proche. Elle vous a peut-être aussi sorti d'un mauvais pas ou mis en alerte face à quelqu'un que vous ne "sentiez" pas.

Votre petite voix vous veut du bien, soyez en certains.

Lorsque nous relâchons la pression, nous ouvrons un espace intérieur qui permet à cette petite voix, notre "intuition", d’émerger. La respiration profonde, la méditation, ou simplement une marche dans la nature permettent d'entrer dans une phase cérébrale propice caractérisée par des ondes alpha. Certains entent dans cet état de détente et de concentration légère sous la douche ou en se rasant !

C'est dans cet état d'auto-hypnose légère que nous devenons plus réceptifs aux signaux subtils et aux nouvelles idées.

Comment s'entrainer au lâcher-prise ?

  • Écouter son corps en étant attentif aux tensions, à sa respiration, à ses différentes sensations… Le corps parle avant l’esprit (qui donne du sens aux perceptions), alors écoutons-le !

  • Créer de l'espace en s’autorisant des moments sans agenda ni objectif. Laissons de la place à l’imprévu.

  • Accepter l'inconfort de l’incertitude. Prendre goût à la surprise.

  • Accepter de ne pas tout prévoir. Testons, observons, ajustons.

  • Relativiser dans les moments de panique. Visualisons le "bout du bout" du pire scénario catastrophe : est-ce vraiment la fin de tout ?

Ces pratiques permettent de se sentir plus aligné, plus serein, parfois même plus authentique, pour mieux décider, même dans l’incertitude.

Et si vous donniez aussi du temps… au temps ?

Dans un monde complexe, vouloir tout contrôler est épuisant et illusoire. Le lâcher-prise, c’est aussi faire confiance au processus. Tout ne se résout pas dans l’instant : certaines décisions demandent de laisser reposer, de laisser émerger une évidence.

C’est une posture d’humilité : accepter que le monde est plus vaste que nos plans. Comme le dit joliment le thérapeute David Gerbinet : « Lâcher-prise, c’est se laisser prendre. »

Le lâcher-prise et l’intuition ne sont pas des luxes spirituels ou des fantasmes, mais des compétences puissantes, voire essentielles, donc indispensables à tout leader. Le dirigeant qui cultive cette posture gagne en clarté, en justesse… et en sérénité.